La descente
La préparation à la descente débute par le conditionnement des oranges. Rassemblée dans des « TOTO » (filets tressés), ou bien positionnées dans des sacs, les glanes d’oranges obtenues sont placées en équilibre à chaque extrémité d’un bambou qui sera porté sur le haut de l’épaule par les porteurs. Aucune charge n’est imposée. Celle-ci dépendra de ce que chacun pourra supporter.
Fin prêts, les porteurs d’oranges entament, les uns derrière les autres, une longue et dangereuse descente où l’effort musculaire est beaucoup plus important au vu des charges à transporter. Il faut être encore plus prudent car le risque d’une glissade ou d’une chute dans le ravin guette à chaque pas. Chacun s’accroche comme il peut aux rochers, aux branches, en veillant à ne pas se faire emporter par du feuillage mouillé. Dans les pentes abruptes, situées en raz de falaises, il est conseillé de porter son bambou de « TOTO » sur son épaule orientée vers le précipice. Ainsi, en cas de faux mouvement, ou de pieds mal positionnés, les oranges sont lâchées dans le ravin, évitant ainsi aux porteurs la chute fatale. Arrivé dans la basse vallée, il ne faut surtout pas se relâcher car il y a encore les rivières à traverser et surtout les pierres glissantes à éviter.
La satisfaction est pleine dès lors où les porteurs d’oranges arrivent enfin, avec leur précieuse récolte, sur l’esplanade où ils sont attendus par tous. Ils sont alors fièrement accueillis avec tant d’admiration, car oui, du mérite ils en ont.
La marque unique des porteurs d’oranges
Les porteurs d’oranges de PUNARU’U, du moins les aînés, sont reconnaissables par leur petite bosse qui, au fil du temps se forme sous leur nuque sous le poids de leur charge. Une petite bosse qui prouve à quel point le parcours est rude, et qui surtout indique l’expérience et la force de ces derniers.