« Délimitée au nord par la crête du mont Marau (culminant à 1493 m) et du Diadème ou « Te Tara o Mai’ao » (1361 m) et celle reliant le mont Aora’i (2066 m) au mont Orohena (2241m), à l’ouest par le mont Teama’a (1532 m) et au sud par la crête Aranuanua, les monts Tahiti (1368 m) et Mahuta’a (1501 m) »[1], la vallée de PUNARU’U s’étale sur une superficie de 40 km2. Avec, en aval, la rivière PUNARU’U, et en amont, la rivière VAIRUA, elle est le deuxième plus grand bassin hydrographique de Tahiti après celle de PAPENOO.
Origine du nom de la vallée PUNARU’U
Selon les récits, le nom de la vallée trouve son origine dans les aventures du guerrier PUNA. Après avoir quitté MAIAO, il s’échoua à MANOTAHI. Poursuivi par les troupiers du district, il s’enfuit dans la grande vallée où il fut capturé et ligoté (« RU’URU’U »). C’est ainsi que la vallée pris l’appellation de PUNARU’U : PUNA-RU’U, soit PUNA-ligoté.
Toponymie de la vallée PUNARU’U
« Aux temps anciens, UE et MĒHITI, les frères jumeaux du « aito » PUNA, se partageaient quatre zones dans vallée de PU-NA-RU’U réparties en deux grandes propriétés définies comme suit :
- TE VA’A MATA’EINA’A I TE-UE pour UE,
- TE VA’A MATA’EINA’A I TE-MĒHITI pour MĒHITI.
Sur la liste des revendications des propriétés, il est fait état de 363 toponymes sur 531 revendiqués par les deux frères, soit 86 pour TE-MĒHITI et 277 pour TE-UE, et, 168 non revendiqués (35 pour TE-MĒHITI et 133 pour TE-UE) .[2]
Parmi les propriétaires de la vallée figurèrent également des familles polynésiennes, mais aussi les chefs POHUETEA.
En 1797, les missionnaires anglais de la London Missionary Society, après un arrêt à la maison de chef, exploitent la vallée de PUNARU’U et y découvrent des plantations de RE’A (curcuma), de coton, et un marae sur la rive droite[3]. Malheureusement, peu de temps après, nombre de combats seront livrés dans la vallée de PUNARUU.
La bataille de PUNARU'U le 30 mai 1946
En 1844, on assiste à la mise en place du protectorat français par Abel DUPETIT-THOUARS. Le refus de la reine POMARE IV face à cette mise en place, refus appuyé par le consul anglais Georges PRITCHARD, provoque alors le début de la guerre franco-tahitienne. Le peuple tahitien soutenant la reine en faveur d’un protectorat anglais se retranche dans la vallée de PUNARUU où éclatera, le 25 mai 1846, une bataille entre les militaires français et les insurgés tahitiens. De nombreuses victimes sont comptées des deux côtés et les plantations agricoles sont saccagées par les troupes françaises.
En 1846, trois forts destinés à protéger la côte et l’entrée de la vallée de PUNARUU sont construits par les français entraînant ainsi le départ d’une partie des habitants de la vallée préférant se rapprocher de Papeete pour s’éloigner des troupes françaises.