La vallée de la Punaru’u est un lieu emblématique de Punaauia. Elle regorge d’histoires et de ressources naturelles qui en font un patrimoine naturel et culturel à préserver. Une zone industrielle est installée dans la partie basse de la vallée.
De nombreuses actions sont menées par la municipalité pour protéger la vallée et ses montagnes qui abritent les orangers, fruit emblématique de la ville.
Pour en apprendre davantage sur l'histoire de la vallée de la Punaru'u et ses oranges, cliquez ici.
La cueillette des oranges, une tradition qui perdure
- L’histoire des oranges de Punaru’u
Implantées pour la première fois à Tahiti, à la Pointe Vénus, par le Capitaine James COOK, les oranges se sont disséminées sur les plateaux de PUNARU’U grâce aux déplacements des indigènes.
Le 25 juin 1954, l’arrêté n°960 AA de l’administrateur des-îles-du-Vent règlemente la cueillette des oranges dans la vallée de PUNARUU. La cueillette des oranges étant officiellement instituée, elle devient un rendez-vous annuel incontournable à PUNAAUIA, et une tradition qui se transmet de génération en génération au sein des familles de la commune.
Les oranges du TĀMANU font partie intégrante du patrimoine communal et comme le disait l’ancien chef de district TERIIEROOITERAI TEHURITAUA : « Celui qui n'a pas goûté aux oranges de la PUNARUU, ne peut pas savoir ce qu'est une orange ».
- Avant la cueillette, la préparation des sentiers
Difficile d’accès, le site est à plusieurs heures de marche au-dessus de la vallée de la Punaru’u. Une bonne condition physique est requise pour gravir la montagne et atteindre le refuge installé à 300 mètres d’altitude. Les pistes menant aux différents plateaux de Tepuarata, Maraetia, Hoaa, Varivari, Tetee, Iripau …, où sont abrités les orangers, démarrent de ce refuge. Pour faciliter la cueillette et éviter les chutes, il est nécessaire de préparer les sentiers avant l’ouverture de la saison des oranges.
- Jour d’ouverture de la cueillette
Aux premières lueurs de l’aube, les porteurs sont rassemblés au refuge, avec face à eux les quatre sommets mythiques de Tahiti que sont les monts Marau, Aorai, Orohena et la crête du Diadème. Après un petit rituel qui consiste en l’appel des porteurs, rappel de consignes de sécurité et une prière, les porteurs s’élancent sur les pistes en direction des plateaux des orangers. L’objectif est de cueillir un maximum d’oranges, en grimpant aux arbres ou à l’aide d’une perche. Après de longues heures de cueillette, chargés des plus belles oranges, les « AITO » de la vallée de PUNARU’U rejoignent le campement.
- Le retour, une descente longue et difficile
Rassemblées dans des « toto » (filets tressés), ou dans des sacs, les glanes d’oranges sont placées en équilibre à chaque extrémité d’un bambou qui sera porté sur le haut de l’épaule par les porteurs. L’heure de rentrer et d’entamer la longue et périlleuse descente est arrivée. La prudence est requise, car le risque d’une glissade ou d’une chute dans le ravin est réelle.
La satisfaction est pleine dès lors où les porteurs d’oranges arrivent enfin, avec leur précieuse récolte, et où Ils sont fièrement accueillis par le maire et son équipe municipale, venus les féliciter pour leur courage.
- La bosse de l’orange, stigmate des efforts des porteurs d’oranges
Les porteurs d’oranges de PUNARU’U, du moins les plus anciens, sont reconnaissables par leur bosse qui, au fil du temps se forme sur le bas de leur nuque. Cette boule de graisse est due au roulement du bambou auquel sont maintenus les filets ou les sacs d’oranges entre les deux clavicules. Cela prouve à quel point le parcours est rude, et qu’il faut du courage et de la volonté pour ramener autant d’oranges à la force de ses bras.
La ville de Punaauia célèbre chaque année l’orange de Punaru’u et le courage des porteurs. Pour en savoir plus sur la FETE DE L’ORANGE, cliquez ici.
Info pratique :
L’accès à la vallée et aux plateaux des orangers est ouvert au public après la cueillette des oranges, durant deux mois, de juillet à août, moyennant une cotisation de 1000 Fcp auprès de l’association des porteurs d’oranges. Cette participation permet d’entretenir et de préserver le site et les orangers. Pour y accéder, il est fortement recommandé d’être en bonne condition physique et de s’équiper de préférence, de sandales en plastique, pour leur adhérence au sol et éviter ainsi de glisser.
Punaru’u, un patrimoine à préserver
- Réhabilitation de la vallée
En 2008, la réhabilitation de la vallée de PUNARU’U est inscrite au programme communal. Un plan d’action regroupant les entités publiques et communales, les associations de protection et les industriels est mis en place par la commune sous l’égide de son Maire M. Ronald TUMAHAI.
Le 29 juin 2013, le Livre Blanc Te Hotu Nui No Punaru'u énonçant les propositions concrètes de la politique de la municipalité pour la réhabilitation de la vallée de PUNARU’U est présenté.
Associations, chefs d’entreprises et élus communaux se sont ainsi engagés à respecter une charte reprenant les vingt-huit (28) objectifs de ce Livre Blanc. Un engament axé sur la protection, la remise en état et le suivi de la vallée de PUNARU’U.
- La vallée de la Punaru'u en rahui
Depuis quelques années, les orangers du plateau de Tamanu, dans la vallée de la Punaru'u, sont menacés par des espèces envahissantes telles que le Miconia ou le Falcata. Les arbres manquant de soleil, fournissent de moins en moins de fruits et nombre d’entre eux se meurent.
Pour remédier à ce désastre, l’association des porteurs d’oranges "Paruru i te faa no Punaruu" avec le soutien de la ville de Punaauia et des propriétaires terriens, a mis en place un rāhui entre 2020 à 2022 sur tout le fond de la vallée. Une cessation de la cueillette dont l’objectif était de permettre à la ressource de se régénérer.
Les bénévoles de l’association mènent également, chaque mois, des actions de défrichage massif des espèces envahissantes. Ils s’affairent aussi à faire pousser et replanter des orangers. La ville de Punaauia les subventionne et les accompagne dans la conduite de cet ambitieux projet.
Leurs actions ont commencé à porter leurs fruits. Dans les zones défrichées, quelques orangers recommencent à produire des fruits.
Dans cette idée, la ville de Punaauia rappelle à sa population qu’il est strictement interdit de se rendre dans le fond de la vallée de la Punaru’u sans autorisation des porteurs d’orange et / ou des propriétaires terriens.