A PUNAAUIA, le cinéma était une distraction très prisée de la jeunesse. A chacune de ses séances, le « Ciné Baldwin », grand rival du « Théâtre Moderne » de PAPEETE, faisait salle comble.
Le 11 septembre 1941, suite à la demande formulée par Monsieur Baldwin BAMBRIDGE « en vue d’obtenir l’autorisation d’installer, sur sa propriété de Punaauia, un groupe électrogène de 6CV destiné à actionner un appareil de projections cinématographiques », une enquête « de commodo et incommodo » est ouverte sur instruction du Gouverneur Richard BRUNOT. L’apparition d’une nouvelle salle de cinéma dans le paysage du district semble alors se profiler.
Ouverture du cinéma BALDWIN
Après quelques jours d’enquêtes administratives, c’est au kilométrage 10,500 du district de Punaauia que le « Ciné Baldwin » ouvre ses portes sur la propriété de Monsieur Baldwin BAMBRIDGE, sis l’actuel parking de l’Hôtel MANAVA Resort.
Tout de bois construit, et recouvert d’une toiture en tôles, l’intérieur du cinéma était agrémenté d’une dalle et d’un balcon. La caissière et l’opérateur n’étaient autre que Gréta COUM CHIN (BLANCHARD) et Richard TEAHORO, tous deux également employés au Cinéma ‘OFE RAURI’I.
« Outre la danse, une distraction nocturne très appréciée de la jeunesse vacancière de Punauia était le cinéma « Baldwin » du district, où l'on se rendait en « truck ». Le trajet lui-même était un agrément. Tous les passagers chantaient à l'unisson, en Tahitien ou en Français ». Le truck était rempli à craquer au point que certains s’installaient sur le toit. Tous avaient bien entendu la même destination : le « Ciné Baldwin ».
Les projections de films
Le cinéma fascinait les polynésiens ; et pour pouvoir apprécier le film à l’affiche, il fallait s’acquitter de la somme de 20 Francs par adulte, et 10 Francs par enfant.
« Se conformant aux goûts du Public, le « Ciné Baldwin » de Punaauia projetait surtout des Western tel que « Oklahoma Kid » avec James Cagney et Humphrey Bogart. De grands films que les tahitiens appelaient « films cow-boy ». Régulièrement, et au grand désespoir des spectateurs, un speaker aimait à raconter les scènes à venir, ôtant ainsi tout suspens.