Site naturel important de la commune de PUNAAUIA, le plateau TĀMANU ou TETĀMANU est situé dans la moyenne vallée de PUNARU’U. Haut lieu culturel il culmine à 614 mètres de hauteur et occupe une surface d’environ 400 hectares[1].
TĀMANU autrefois habité par les polynésiens
Avant l’arrivée des Européens à Tahiti, la vallée de PUNARUU et les plateaux étaient autrefois habités par une population polynésienne composée majoritairement d’agriculteurs.
En effet, « les nombreux sites archéologiques (fortifications « PARE », structures d’habitats et murs « PAE PAE » et structures lithiques culturelles « MARAE », EMORY, 1933 ; LAVONDÈS, 1993 ; P. NIVA, comm. pers. 2009) témoignent d’une occupation polynésienne ancienne importante » [2].
TĀMANU ancien lieu d’affrontements historiques
TĀMANU ou TĀ-MANU qui signifie « frapper l’ennemi » fut, dans les temps anciens, le lieu des guerriers, mais aussi celui d’affrontements entre les indigènes et les colons : « E hō’ē vāhi tiara’a aito, e E hō’ē vāhi ‘aro » (Teraitua dit Fortuné TEISSIER, ancien gardien des traditions de PUNAAUIA)[3].
De 1844 à 1846, de nombreux affrontements militaires de la guerre franco-tahitienne eurent lieu à TAHITI. Le 30 mai 1846 le combat de PUNAAUIA opposant les insurgés du district aux troupes armées du Commandant BRUAT éclata sur les hauteurs de PUNARU’U. Les insurgés installèrent « un barrage placé derrière le coude de la rivière les couvrant entièrement ». Ils se positionnèrent également en haut des montagnes d’où ils lancèrent des « masses de pierres et des quartiers de roches »[4]. Alors que le combat fut sanglant et causa des pertes des deux côtés, le Commandant BRUAT fit détruire les fortifications des insurgés de PUNAAUIA. « Bloqués dans une gorge dont les 2 extrémités étaient fermées, les insurgés se rendirent et firent leur soumission au gouvernement du protectorat » [5].