Partie intégrante de la culture polynésienne, la pierre limite, OFA’I OTI’A, servait de frontière, de borne de délimitation entre les territoires des chefferies ou des groupements de résidence.

Les pierres dressées

Aux temps anciens, le peuple polynésien accordait une grande importance aux pierres dressées qui occupaient des fonctions coutumières diverses.

« Ces pierres sont relevées principalement sur des lieux sacrés, religieux et communautaires à la fois. Pierres naturelles, gravées ou sculptées, elles peuvent avoir des sens très différents bien que de même apparence selon la fonction occupée en un même lieu : représentation des ancêtres ou des dieux, pierre d’appui dans la cour d’un marae (temple à ciel ouvert) qui désignaient la place tenue par les officiant durant les cérémonies et étaient par exemple associées à un titre de lignage (…). On trouve aussi la pratique de dresser une pierre à l’emplacement d’une inhumation et également sur des limites territoriales de chefferies ou comme bornage de terres. »[1]

 

La pierre limite, OFAI’ OTI’A

Dans la culture ancestrale polynésienne, aucune palissade, ni aucun muret n’étaient édifiés aux fins de définir la délimitation des territoires, des propriétés.

Selon les îles et les archipels, cette pierre présentait une morphologie variée.

« Aux îles de la Société, ces bornes (otia) qui pouvaient être de simples pierres ou des rochers naturels, étaient situées aux limites de terre. De hauts ti’i en bois pouvaient aussi être employés à cet usage. Dans le même archipel, ainsi qu’aux Tuamotu, deux dalles de corail plantées de chant en général perpendiculairement, indiquent la limite entre deux terres. Bien que n’ayant pas une origine religieuse, ces bornes étaient hautement tapu, les déplacer pouvait être puni de mort (Marau Taaroa 1971). A Ra’ivavae, des pierres de limites mesurent jusqu’à 1,40 m de hauteur ; elles marquent des terres aujourd’hui privées ».[2]

A PUNAAUIA, la pierre limite, OFA’I OTI’A, fut retirée de son emplacement d’origine lors des travaux de construction de la route des plaines. Elle fut « déplacée de son lieu d’origine et réinstallée en haut du mur de soutènement de la route des plaines dans un socle bien trop bétonné. La pierre n’a pas dû apprécier son déménagement puisqu’elle a perdu son rôle d’indicateur de la limite du district, et surtout son carcan, un socle en béton qui emprisonne sa base, puisque le responsable du chantier a connu des ennuis quelques jours plus tard. »[3]

 


Sources:

[1]-[2] MARIC Tamara, MARCHESI Henri. Pierres dressées et tiki de Polynésie orientale. Service de la Culture et du Patrimoine.

[3] Tahiti Heritage. [in site].

Illustrations
OFA’I OTI’A NO PUNAAUIA, situé sur les hauteurs de la route des plaines. © Rereata SCHOLERMANN


Patrimoine en partage à PUNAAUIA avec la collaboration du Musée de Tahiti et des Îles, du Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel, de la Société des Etudes Océaniennes, de l'Université de la Polynésie française, de l'Association Tahiti Héritage, du Service de la Culture et du Patrimoine, des associations et des Matahiapo de la commune de PUNAAUIA.


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