La pierre limite, OFAI’ OTI’A
Dans la culture ancestrale polynésienne, aucune palissade, ni aucun muret n’étaient édifiés aux fins de définir la délimitation des territoires, des propriétés.
Selon les îles et les archipels, cette pierre présentait une morphologie variée.
« Aux îles de la Société, ces bornes (otia) qui pouvaient être de simples pierres ou des rochers naturels, étaient situées aux limites de terre. De hauts ti’i en bois pouvaient aussi être employés à cet usage. Dans le même archipel, ainsi qu’aux Tuamotu, deux dalles de corail plantées de chant en général perpendiculairement, indiquent la limite entre deux terres. Bien que n’ayant pas une origine religieuse, ces bornes étaient hautement tapu, les déplacer pouvait être puni de mort (Marau Taaroa 1971). A Ra’ivavae, des pierres de limites mesurent jusqu’à 1,40 m de hauteur ; elles marquent des terres aujourd’hui privées ».[2]
A PUNAAUIA, la pierre limite, OFA’I OTI’A, fut retirée de son emplacement d’origine lors des travaux de construction de la route des plaines. Elle fut « déplacée de son lieu d’origine et réinstallée en haut du mur de soutènement de la route des plaines dans un socle bien trop bétonné. La pierre n’a pas dû apprécier son déménagement puisqu’elle a perdu son rôle d’indicateur de la limite du district, et surtout son carcan, un socle en béton qui emprisonne sa base, puisque le responsable du chantier a connu des ennuis quelques jours plus tard. »[3]